Près de 165 millions d'enfants victimes de malnutrition
Créé le 07-06-2013 à 13h33 - Mis à jour à 13h33
Mots-clés : UNICEF, malnutrition, OFRWR, 20130607
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Nouvel Observateur
Le directeur général du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), ici dans un camp de refugiés syriens en Jordanie, a souligné vendredi que la malnutrition frappe 165 millions d'enfants en bas âge dans le monde, les exposant à des conséquences irréversibles pour le reste de leur vie. /Photo d'archives/REUTERS/Ali Jarekji (c) Reuters
par Kate Kelland
LONDRES (Reuters) - La malnutrition frappe 165 millions d'enfants en bas âge dans le monde, les exposant à des conséquences irréversibles pour le reste de leur vie, a souligné vendredi le directeur général du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
Anthony Lake a déclaré à Reuters que le problème était généralement sous-estimé, notamment parce qu'on le confond souvent avec le manque de nourriture.
En réalité, a-t-il dit, la malnutrition et ses conséquences irréversibles affectent les pays relativement riches comme l'Inde, où il y a suffisamment de nourriture mais dont la répartition est inégale et la valeur nutritionnelle faible.
"La sous-alimentation, et notamment le retard de croissance, est l'un des fléaux qui touchent les enfants, et le moins reconnu", a souligné le directeur de l'Unicef. "C'est une chose horrible. Ces enfants sont condamnés."
Ils apprennent moins bien à l'école et risquent plus que d'autres de donner naissance à des enfants qui souffriront également d'un retard de croissance du fait de la malnutrition.
Cela se traduit par la hausse de la pauvreté dans les régions et les pays touchés, et le creusement du fossé entre les riches et les pauvres, a-t-il dit.
"Les chiffres sont phénoménaux. En Inde, par exemple, près de 48% des enfants présentent un retard de croissance. Au Yémen, ils sont environ 60%. Pensez aux répercussions sur le développement", a insisté Anthony Lake.
"Ce qu'il faut retenir, c'est que c'est absolument irréversible. Vous pouvez nourrir un enfant en sous-poids, mais un enfant qui présente un retard de croissance, du fait des conséquences sur le cerveau, gardera une capacité cognitive réduite dès l'âge de deux ans."
"NUTRITION POUR LA CROISSANCE"
Anthony Lake s'est exprimé à la veille de la conférence "Nutrition pour la croissance", organisée par le ministère britannique du Développement international, le Brésil et le Fonds d'investissement pour l'enfance (CIFF).
L'évènement, qui se tiendra à Londres, coïncide avec la publication dans le Lancet d'une série d'études sur la question qui révèlent que près de la moitié des 165 millions d'enfants touchés par la malnutrition meurent avant l'âge de cinq ans.
L'Unicef souhaite concentrer les efforts déployés au niveau mondial sur 20 pays - en majorité d'Afrique et d'Asie - où vivent 70% des enfants qui présentent un retard de croissance.
Le coût de la lutte contre la malnutrition dans ces pays est estimé à sept milliards de dollars par an (5,3 milliards d'euros), estime Anthony Lake. La conférence devrait permettre de récolter la moitié de cette somme.
Le directeur de l'Unicef a insisté sur le fait que la hausse des fonds alloués à cette cause était seulement une partie de la solution et que les contributions des donateurs étaient essentielles.
Ces programmes devraient couvrir un éventail de mesures, dont la promotion d'aliments plus nutritifs, de l'allaitement durant les six premiers mois du nourrisson et des micro nutriments pour accroître les apports en vitamine A, en acide folique, en zinc ou en fer.
Clémence Apetogbor pour le service français, édité par Gilles Trequesser
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130607.REU5836/pres-de-165-millions-d-enfants-victimes-de-malnutrition.html