Réfugiés syriens au Liban: Les nouveaux arrivés au cœur de l'urgence humanitaire
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Créé le 10/06/2013 à 18h11 -- Mis à jour le 11/06/2013 à 11h07
Des réfugiés syriens repartent chez eux avec des matelas et autres biens de nécessité distribués par Handicap International, le 5 juin 2013, à Majdal-Anjar (centre est du Liban). G. DUBOURTHOUMIEU/ HANDICAP INTERNATIONAL
REPORTAGE – Dans la plaine de la Bekaa, près de la frontière syrienne, Handicap International fait partie des ONG qui distribuent des biens de première nécessité aux réfugiés syriens arrivés depuis quelques jours...
De notre envoyée spéciale au Liban
La chaleur est étouffante sous la tente de Khaled. Arrivé il y a moins d’un mois dans le camp de Joub Jenin, dans le sud-est du Liban, ce patriarche tout sourire vit dans une tente de deux pièces, avec sa femme et huit de ses onze enfants. Khaled a fini par fuir la Syrie, après qu’une bombe tombée sur sa maison de Hamah, au nord-ouest du pays, a eu raison de sa jambe droite.
Il fait partie des réfugiés nouvellement arrivés dans la plaine de la Bekaa, à l’est du Liban, qui sont visités quotidiennement par Handicap International. L’association fait partie des ONG présentes dans la région pour recenser tous ceux qui franchissent la chaîne montagneuse s’imposant comme frontière naturelle entre la Syrie et le Liban. L’exode est massif: ils sont jusqu’à 6.000, chaque semaine, à rejoindre le pays frontalier.
Partir sans rien emporter
Après avoir évalué les besoins des réfugiés, Handicap International leur donne des biens de première nécessité: matelas, couvertures, savon, nécessaire de cuisine, ainsi que de la nourriture, donnée par le Programme alimentaire mondial. De quoi voir venir avant de se faire enregistrer par le Haut Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) où l’inscription peut prendre plusieurs semaines. Khaled, qui jusque-là passait ses journées et ses nuits sur une simple paillasse, faute de pouvoir bouger, se voit même livrer un lit, dès le lendemain de la visite de l'ONG.
Les distributions de biens se font de façon collective ou de la main à la main pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer où habitent trop loin.
C’est le cas de Mohamed, arrivé il y a une vingtaine de jours au Liban. Sa maison, non loin de Damas, s’est écroulée sous les bombes et il est parti précipitamment, sans rien emporter. Il a trouvé refuge dans une petite maison désolée de deux pièces, au bord d’une route, où il n’y a rien d’autre qu’une bâche en plastique déposée à même le sol de béton et des vestiges d’installations électriques qui pendent au plafond. Impossible de dormir dans une telle incommodité: sa femme, ses quatre enfants et lui ont jusqu’ici passé la nuit chez des voisins. Autant dire que les matelas et autres articles donnés par l'association sont accueillis avec soulagement.
Abri de fortune
Non loin de là, c’est une horde d’enfants qui accueille avec force cris de joie le camion qui va distribuer les objets. Les petits vivent là avec leurs mères, six femmes venues presque toutes seules –un seul homme a fait le voyage avec elles depuis Homs, parce qu'il était blessé au bras– et ont trouvé refuge dans un abri de fortune, prêté par un voisin libanais. L’endroit est bien trop exigu pour ces femmes dont certaines ont six enfants, et est notoirement insalubre: les tuyaux des sanitaires de la maison mitoyenne passent là, dégageant une odeur nauséabonde.
L'urgence pour ces familles est d'abord de trouver des conditions de vie dignes et saines. Viendra ensuite le temps de l’intégration, de la recherche d'emploi. Et aussi la rééducation pour tous les blessés que la guerre a poussés hors de chez eux.